mercredi 12 mai 2010

12 mai 2010 : Ain un homme de 47 ans a commis l'irréparable avant de prévenir lui-même les gendarmes

aint-Jean-le-Vieux. Allée des Blés d'or. Une maison ordinaire dans un lotissement comme un autre, si ce n'est le ruban jaune « Gendarmerie nationale, zone interdite » qui barre l'entrée de la cour. Seul signe tangible du drame qui s'est déroulé la nuit dernière.

Peu après 2 heures, Pascal Pernelet appelle la gendarmerie. Il déclare alors avoir tué son épouse Régine d'une balle de 22 long rifle dans la tête.

Elle serait morte sur le coup. Les trois fils, âgés de 21, 14 et 12 ans dormaient dans leurs chambres et n'ont rien entendu. Les riverains non plus. « Les gendarmes nous ont réveillés vers 6 heures pour nous poser quelques questions » explique Yann Lambert, le plus proche voisin. « Je vais vous dire la même chose qu'à eux. C'était vraiment des gens sans histoire. Non, pas de tension, pas de disputes… Lui, travaillait comme mécanicien-mouliste (NDLR : tourneur fraiseur) à Izernore. Elle, était chez Ortrans à Ambérieu. J'habite ici depuis cinq ans. Eux étaient là depuis le début, ça fait bien vingt-cinq ans. Dans ce lotissement, tout le monde se connaît ». « Mais on ne se fréquente pas particulièrement » ajoute un autre. « Bonjour, bonsoir, la pluie, le beau temps… »

« Ce n'était pas des gens qui faisaient du bruit » confirme la patronne du bar-restaurant. Elle se souvient de Pascal, « un grand costaud, barbu, avec une queue-de-cheval. Il donnait la main au Sou des écoles et au basket ». La buraliste le voyait tous les jours. « Il venait chercher son paquet de cigarettes et faire son petit jeu. Je lui préparais dès qu'il entrait. Il nous arrivait de discuter. Il faisait des travaux dans sa maison. Je lui demandais souvent des nouvelles. Les enfants venaient aussi. Ils étaient souvent dehors… Parfois je donnais des chocolats au petit. Le deuxième venait chercher ses vers pour la pêche, le plus grand ses cigarettes ».

Du même âge que son mari (47 ans), Régine Pernelet était plus discrète. « On ne la voyait pas… Elle ne sortait jamais… Je serais incapable de la reconnaître ». Une fille de Saint-Jean pourtant, née Vieudrin, que Pascal avait épousée au village où ce Bugiste bon teint s'était installé. Comme son frère, président de la société de chasse de Saint-Jean-le-Vieux. Pourquoi le drame dans une famille si « normale » ? « Nous sommes retournés à la maison cet après-midi. Nous avons entendu le meurtrier présumé toute la journée. Il est encore en cours d'audition et n'arrive toujours pas à expliquer son geste » dit le parquet.

La brigade de recherches de Bourg et la communauté de brigades de Pont-d'Ain mènent l'enquête. Les résultats de l'autopsie et de l'analyse balistique seront connus dans les prochains jours. D'après les premières observations, Pascal Pernelet n'aurait tiré qu'une seule balle. L'a-t-elle été à la suite « d'une dispute qui aurait mal tourné », comme il l'aurait indiqué au début ? Ou a t-il tué sa femme dans d'autres circonstances ? Depuis quand possédait-il la carabine ? Y avait-il alcoolémie ? « Aucune idée pour l'instant. C'est vraiment flou » conclut la subsitut du procureur. Actuellement en garde à vue, Pascal Pernelet devrait être déféré au parquet aujourd'hui pour être mis en examen.


Le Progrès