jeudi 7 octobre 2010

Violences conjugales. 140 femmes tuées en 2009

Trois décès par semaine. 140femmes ont succombé sous les coups de leur conjoint en 2009.

Le chiffre est certes en baisse mais il reste élevé. 140femmes ont été tuées en 2009 sous les coups de leur conjoint, contre 156 l'année précédente. «Ces chiffres sont un petit vent d'encouragement mais on ne peut pas encore parler de satisfaction», a réagi, hier, Nadine Morano. La secrétaire d'Etat à la Famille qui visitait le Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) a également rappelé que 25 hommes avaient perdu la vie l'année dernière sous les coups de leur conjointe. Dix enfants ont également succombé dans ces circonstances.

232 suicides

Ce bilan ne prend pas en compte les suicides liés aux violences conjugales. Selon une étude publiée par un cabinet spécialisé dans la prévention de ce type de violences, 232 victimes ont mis à leur jour en 2009 ainsi que 46agresseurs. Les décès liés aux violences conjugales dépassent alors largement le cap des 400. Même s'ils ne sont pas eux-mêmes victimes des coups, les enfants sont très fréquemment des «victimes collatérales». 60% des enfants témoins de violences conjugales souffrent de stress post-traumatiques. Avec le risque pour certains d'entre eux de reproduire de telles scènes dans leur couple. C'est d'ailleurs le thème de la dernière campagne officielle de prévention. Après un clip télé diffusé en septembre, mettant en scène un petit garçon et une petite fille qui jouent à la dînette et se mettent à reproduire une violente dispute parentale, une nouvelle affiche va être diffusée sur internet et placardée dans les centres d'information. Pour lutter contre les violences conjugales, un délit de violences psychologiques a été créé cet été. Les juges peuvent également désormais rendre une ordonnance de protection avant même que la victime ne porte plainte. Dans ses démarches, la victime peut être aidée d'une association, qui doit être «qualifiée», selon la loi. Mais des juristes s'inquiètent de savoir qui va désigner ces associations. «Nous n'avons pas eu de réponse» de Nadine Morano sur ce point, a estimé, déçue, Marie Petot, directrice du CIDFF de Nanterre, qui aurait aimé en savoir plus.www.stop-violences- femmes.gouv.fr